A la sœur que je n'ai jamais eue
A l'amie que j'ai perdue
A l'envie des douceurs partagées
Sur les pleurs déposer un baiser.
A ceux que je n'ai pas connus
A celles que j'ai aperçues
Leur dire que j'aurais aimé en un geste
Sur leur front, leurs joues , être.
A l'homme que j'ai trahi parfois
A l'enfant qui m'a sublimée
Aux personnes qui sont un peu de moi,
Vers elles continuer de me pencher.
Apposer mes lèvres sur leurs sourires
Ou leurs grimaces chagrinées,
Etre de leur fleur le secret pistil,
M'énoncer pour mieux les porter.
A la copine de mon enfance
Au petit voleur d'agathes
Aux bonbecs, aux folles récrés,
Dire au présent ce qui fut le passé.
A tous, en fous rire m'éclater
Parce que cela en vaut le coup
Et là, au creux de vos tendres cous
Légère, bouche en rond, vous embrasser.