La fille :
Elle a toujours été la mère de sa mère
Matins pénibles où on lui demandait
De ne pas aller en classe
Au cas où Elle se suiciderait.
La mère :
Tu ne m'aimes pas, tu es mauvaise
J'ai tant fait pour toi si tu savais...
Tu es méchante et cruelle,
Du chiendent, ingrate, trop révoltée.
Le père :
Ecoute ma fille, entre ta mère et toi
J'ai fait le véritable choix
Jamais je n'irai à son encontre
C'est ainsi, je suis son ombre.
La fille:
Elle pleure dans le couloir de la maison de retraite
Au bas des marches de l'escalier
D'avoir encore entendu les reproches de sa mère
Qui jamais ne reconnaîtra les soins prodigués.
La mère :
Tu cries, tu t'énerves, vois
Le mal que tu fais à ton père!
Tu n'es qu'une vilaine mégère
J'ai honte, si honte de toi!
Le père:
Il est assis, visage fermé, sur la chaise
Partagé, entre elles deux
Visiblement très mal à l'aise,
Pourtant, à son épouse il fait encore vœux.
L'infirmière à la fille :
Depuis combien de temps ce conflit?
La fille à l'infirmière:
Depuis toujours, c'est ainsi.
L'infirmière lui tend gentiment un mouchoir
Pour essuyer le parcours de ses larmes.
La jeune femme, le cœur au bord du désespoir
Reviendra chaque jour avec l'amour pour unique arme.