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  • : poèmes et écrits... au gré de mon humeur... pour qui voudra les lire, s'y trouver ou s'y retrouver
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Texte Libre

Pour écrire en prose il faut
absolument avoir quelque
chose à dire ; pour écrire
en vers, ce n'est pas
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Louise Ackermann

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soutien. Grâce à vous, je
puis avancer.

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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 00:19




J'ai fichu ma télé à la rue
Pour ce qu'il y a à y regarder!
Toujours pareil, que du déjà vu,
Entre soaps et télé-réalité...
 

Je ne veux plus voir ce monceau d'images
Qui abrutissent et aveuglent
Sans aucun autre langage
Que de nous rendre stupides et veules


J'ai flanqué ma télé à la rue
Parmi les immondices
Les déchets , les détritus
Quelle liberté! Quel délice!

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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 15:36
J'étais adolescente et lui n'avait que quelques années de plus que moi, à peine.
Il conduisait une drôle de voiture, un peu cassée, un peu abîmée,celle qui
faisait si peur à ma mère lorsque je m'y engouffrais.

Nous nous étions connus par des amis communs. Je sortais d'une période
de bouleversements : plus envie d'aller au lycée, de subir les obligations, les
interdits, etc.. Moi, excellente élève (disait-on), je séchais les cours avec la
désinvolture qui sied si bien à la jeunesse, et le désespoir de ces années-là.

Je ne m'aimais pas. Ni mon corps efflanqué, ni mes traits émaciés, trop grande
pour mon âge, déjà. Je crois que j'étais belle (c'est ce que j'entendais, mais
ne voulais pas écouter). Bref, je n'appréciais rien en moi. Même pas le vert
de mes yeux pailletés d'or, ni ma bouche charnue qui me semblait trop épaisse
et trop rouge. Encore moins mes jambes de sauterelle et mes seins à peine
esquissés. Je me voyais chenille sans oser imaginer devenir un jour papillon.

Je savais simplement que je n'étais pas stupide, et sans vouloir paraître
prétentieuse , je crois bien que c'était là ma seule qualité, tant est que cela
puisse en être une... Mais, je ne viens pas parler de moi, juste m'expliquer.

Donc, il venait me chercher chaque vendredi. Ensemble nous faisions tout
ce qu'il ne faut pas - paraît-il -.Mais braver les convenances nous semblait
si attrayant et jouissif!

Il était beau avec son visage d'ange. Je n'aime pas ce qui est angélique, et si
j'utilise les clichés systématiques, c'est que je n'ai pas d'autres références pour
décrire cette sorte d'ingénuité qui se dégageait de ses traits.
En réalité, il portait les pires souffrances en lui, et les stigmates d'un passé
lourd de souvenirs d'une enfance pétrifiée, si peu réjouissante.

Il me tenait par la main quand nous écoutions de la musique, celle des années 70.
Nous nous laissions aller doucement de par les sons et les chansons porteuses
d'espoirs mais également de tristesses infinies. Ce n'était pas tout à fait la
musique de notre génération, mais celle de nos parents, peu importe, c'était
celle que nous aimions et qui nous correspondait.

Notre relation se réduisait à quelques sourires échangés et baisers furtifs,
comme pour préserver cet état de grâce.

« Tu es si jolie... » , m'avouait-il entre deux accords de guitare.
Je ne le croyais pas vraiment. Enfin, peut-être si un peu quelque part.
C'est simplement que je n'étais pas prête à entendre cet amour-là, à cet
instant précis. Moi, je rêvais de partir faire ma vie en Grande-Bretagne, et
en égoïste que j'étais, je me carapaçonnais, ne l'écoutais que peu ou prou.

Dans mon entourage, je m'entendais dire que ce garçon sans aspiration
n'était pas la personne qu'il me fallait... Comme si tout devait être utile!
Ils ne me parlaient pas de correspondance mais de convenances.

Ce garçon qui m'aimait et dont je ne percevais pas cette affection et cet
attachement puissant, parce que jamais totalement exprimé, ou du moins
tout en nuances.je lui ai avoué un soir de dimanche que j'allais m'en aller
pour deux mois en Angleterre.
Que n'avais-je dit là? ... J'avais prononcé ces paroles dans l'insouciance
De la jeunesse, par inconscience et dans la fougue de mes quinze ans.
Sans penser à mal, sans en saisir la portée.

Le vendredi suivant, il n'est pas venu me chercher.
Mon père est arrivé dans ma chambre pour me dire qu' « il » ne viendrait plus.
Le jeune homme qui m'aimait,sans que je le lui rende tout à fait en
retour,s'était tiré une balle de fusil en plein cœur, le soir où nous
nous donnions d'habitude rendez-vous...

Je n'ai pas eu la force, en lâche que j'étais, d'assister à son enterrement.
Je suis restée, là, à pleurer sur mon lit, durant des heures multipliées en jours.
Coupable que j'étais, responsable aussi de ce que je n'avais pas voulu
voir ni comprendre.

J'allais devoir vivre avec ceci ,ce poids sur la conscience jusqu'à la fin de mes jours...

Quelques temps plus tard, un ami est passé me voir. Il m'a tout expliqué,
que je ne devais pas me sentir coupable, et que de toute manière, cela
ce serait produit inévitablement. A cause de beaucoup d'autres événements
dont je n'avais pas la clef.

Alors, il m'a emmenée au cimetière,sur la tombe de ce jeune homme qui
m'avait tant aimée.
Je ne voulais pas y entrer. C'était un de ces cimetières de petits villages, avec
des cyprès, et aussi des coins où les fleurs sauvages et le chiendent se mêlent.
Là où personne n'en prend soin.

Il m'a demandé de cueillir quelques coquelicots et boutons-d'or, m'a prise
par la main et vers la tombe mal entretenue nous nous sommes dirigés.
Ensuite, il m'a proposé de danser et chanter parce qu' « il » l'aurait aimé.

Soudain, je ne sais comment j'ai trouvé cette force de chanter « Imagine »
de Lennon.
Nous avons ri et dansé et j'ai su alors que rien n'était de ma faute, que
c'était dû à la vie.

J'ai posé les fleurs sur la pierre tombale, esquissé un sourire puis m'en
suis allée, le cœur lourd et léger tout à la fois.

Mais en moi pour toujours est gravé ce moment, que jamais je ne
pourrai oublier, telles des larmes de sang.

Parfois, j'entends encore le bruit essoufflé de la vieille auto sur
le chemin qui mène à la maison de mes parents.
Il m'arrive de me retourner et de croire apercevoir son visage
d'ange, ses yeux bleus et ses longs cheveux sur sa peau blanche.

Et de l'entendre me dire, moi qui ne suis toujours sûre de rien :
« Tu es si jolie... ».

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13 juin 2008 5 13 /06 /juin /2008 00:53










Parfois, je me demande à quoi servent les rimes et
les écrits projetés sur la feuille blanche,çà et là, au hasard
des mots, des envies et des besoins sous-jacents.
Qu'y cherchons-nous? Qu'y trouvons-nous? Un exutoire?
Une forme d'abandon? La façon de se prolonger dans ce qui
nous semble être essentiel?

J'ai toujours cru en les mots, sous les mots, entre et au travers
d'eux. Tiens! En parlant de travers, j'entends par là de bizarreries
(donc au sens figuré), hier, je vous ai parlé de mes pieds. Vous en
souvenez-vous? J'ai tenté de faire un exercice humoristique. Réussi?
Raté? Mince, c'est tout moi ça! A avoir peur de déplaire, de ne pas
tendre à la perfection.... Si je devais m'attribuer un adjectif, entre
autres, ce serait « insatisfaite ». Non pas, de ce que j'ai ,ou vis, mais
j'hésiterai toujours entre la vanille et le chocolat, et le serveur aura
beau essayer de me proposer tous les desserts possibles que j'oscillerai.

Décidément, les certitudes ne sont pas pour moi. Mais, après tout, il n'y
a que les imbéciles qui en ont, n'est-ce pas?

Donc, disais-je, je vous ai parlé de la partie la plus inférieure de mon
anatomie : les pieds. ( N'allez pas imaginer autre chose!!).

Ce soir, nous allons tenter le thème des mains. Ardu!!
Je mettrais ma main au feu que vous n'y arriveriez pas vous-mêmes.
Mais, je vais m'en sortir de main de maître, haut la main dirais-je.
En général, je maîtrise, mais là, j'ai bien peur de ne pas avoir
la main heureuse.

En fait, je voulais faire main basse sur vous, vous avoir à portée de main
en quelque sorte. Et vous prendre la main dans le sac, hormis que ce soir,
je pense avoir un sacré poil dans la main, et du coup je la passe..

Oh! Puis, débrouillez-vous avec cela! Mettez la main à la pâte à votre tour!
N'y allez pas de main morte, prenez-vous en main, ou prêtez-moi main forte.
Ou faites-vous la main, que sais-je?

Je suis certaine que vous saurez me donner ce coup de main et aussi que vous ne
viendrez pas les mains vides dans ma maison de délire? Je vous laisse les mains
libres ainsi que toutes les clefs en main. Puis-je faire mieux?

Allez! Vous avez le cœur sur la main, je le sais, et quand bien même
arriveriez-vous les mains vides, que je vous  tendrez les miennes, de bon coeur.

En parlant de coeur... Non , n'ayez crainte! Après les pieds et les mains, je n'oserais pas.
Le coeur, je le réserve pour d'autres choses... Quoique...



 

 

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11 juin 2008 3 11 /06 /juin /2008 23:49







C'est complètement idiot et surréaliste, mais je regarde
soudain mes pieds.

Comme aurait pu le dire une personne que je connais :
« je les trouve beaux ». Moi, je ne les aime pas particulièrement.
Ils sont là, sont utiles, j'en prends soin par souci d'hygiène et parfois,
les décore, les vernis, etc... mais sans plus. Sauf,que ce soir, je les
scrute et étrangement je prends mon pied. Pied de biche?

Peut-être mon amour de la poésie qui me revient en les contemplant :
Vous savez bien ? Le nombre de pieds dans un ver, quoi!

Est-ce dû aussi aux beaux jours qui approchent? La mer, les bateaux
et cette idée qu'il faut avoir le pied marin.

Je ne vous demande pas de me faire des pieds de nez, ce serait
trop facile, et je ne vais pas non plus faire le pied de grue pour
avoir vos commentaires, du style : « tu es bête comme tes pieds! »

Sans vouloir être mauvaise, je vous fais les pieds. Même si je
ne suis pas au pied du mur.
Vous n'allez pas me couper l'herbe sous le pied,si? Moi, qui vous
attends de pied ferme...

Nous sommes, de toute manière, sur un certain pied d'égalité...
Je garde bon pied bon œil, n'ayant pas encore un pied dans
la tombe, et je ne resterai pas là, pieds et poings liés, sachez-le.

Tout ceci pour vous dire que j'ai écrit ce texte au pied levé,
et qu'il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre.

Je vais vous laisser méditer et vais aller me coucher, car j'ai
horreur de me lever du pied gauche...

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10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 10:15
Dernière lettre de Marine...

« Jules,

Es-tu retourné dans le cabaret de St Germain? Suis-tu encore les quais?... Le pont
Mirabeau où « coule la Seine...et nos amours faut-il qu'il m'en souvienne... ».
As-tu enfin écrit ce livre auquel tu tenais tant? Les pierres te parlent-elles encore?
Quand les arbres et les veines des rochers te disent leur histoire?

Je me souviens ... Parfois, tu brisais, pour le réduire en poussière,un bloc de minerai,
pour découvrir dans le pailleté des éclats un signe de ce Dieu dont on te disait au
Cathéchisme que son esprit habite tout.
Je me souviens encore... Tu pleurais de rage et de déception devant le silence des
choses.
Te rappelles-tu enfin, quand, à la messe, les bigotes revenaient de l'autel en mastiquant
l'hostie? Tu attendais toujours que ce Dieu qui les habitait les transfigure un instant,
Mais rien, jamais, ne dérangeait l'habitude.
Je les vois , comme tu les voyais, marchant toujours de la même façon, les yeux
baissés, leurs bouches durcies , les mains croisées sur le ventre...

Je repense à Béatrice, la jeune fille du Château, qui ressemblait à s'y méprendre aux
jeunes filles de Botticelli. Il faut que je te le rappelle, si tu l'as oublié, qu'une fois, à
la Sainte Table, c'est elle qui t'a tendu le plateau en or que l'on utilisait alors pour la
communion. Te souviens-tu de sa main frôlant la tienne? Tu t'étais retourné pour la
voir et son image était restée en toi au moment où le prêtre déposait l'hostie sur le
bout de sa langue. Ce souvenir t'avait obsédé longtemps et tu craignais pour ton âme.
Quels tourments avais-tu endurés!
Le soir quand tu disais tes prières, c'est elle que tu voyais, ses paupières mi-closes...
ses lèvres surtout!

Puis, il y avait aussi Marguerite. Elle t'apprenait la musique. Elle devait avoir environ
vingt-cinq ans et tu la trouvais très belle. Marguerite avait une curieuse façon de se
balancer sur son siège. Elle poussait des soupirs que tu ne comprenais pas, et, soudain,
son visage se crispait... ses yeux restaient fixes, et, la bouche entrouverte, elle te
disait alors de regarder au-dessus de la croix, suspendue au mur, le battement d'ailes
d'un ange...

Te souviens-tu? Quand tu penses à la terre de là-bas, à la mer que tu aimes tant :
Maguelonne où tu allais souvent.

Regardes-tu encore le jour se lever sur les tours de Notre-Dame? Es-tu retourné à St
André des Arts? Tu aimais tellement l'ardeur de l'ombre dans les églises, la lumière
tremblotante des cierges, qui te faisaient souvent regretter de ne plus savoir prier.

Suis-tu encore des yeux le brouillard du matin sur la Seine? Es-tu à nouveau entré
dans le jardin du Luxembourg, t'asseoir sur ce banc près du buste de Baudelaire?
Tu savais si bien, presque par cœur « les Fleurs du Mal ». Tu te récitais « L'albatros »
ou « La vie Antérieure », et ce recueillement que tu trouvais sublime : « Sois sage, Ô
ma douleur, et tiens-toi plus tranquille.. ».

Je suis encore tes pas à travers les chemins de montagne. Tu aimais te promener,
t'asseoir contre une haie et fumer une cigarette comme si c'était toute une affaire.
Tu y rencontrais parfois des bergers et tu t'arrêtais dans des champs avec leurs
pierres plantées, ou bien auprès des sources miraculeuses, des vieux chênes avec le
rond des sourciers où l'herbe est toujours verte.
Tu avais même écrit une histoire sur ton village natal. Beaucoup de merveilleux et
de légendes. Poésies des choses profondes qui affleurent aux ruines des châteaux,
des monastères, des chapelles ou de vieux arbres...

C'est nuit maintenant. Je sens sur ton visage le vent qui souffle fort,
tout ébouriffé de grésil. Et quand les nuages s'ouvrent, tu peux voir
les pentes de l'Aigoual, blanches de neige...

Tu vois, je n'ai rien oublié, et même si je t'ai balayé de ma vie, et
même si ton absence - celle que j'ai voulue en te quittant - m'est
douloureuse.
Dire que je me croyais assez forte pour te partager avec une autre.
Quelle erreur! C'était sans comprendre combien mon amour était
trop intense pour supporter cela.
Je vais m'effacer... Le dernier après-midi où nous nous sommes vus,
lorsque je t'ai demandé de prendre une décision et de faire un choix,
tu as été incapable de prononcer un mot et je t'ai trouvé faible et
lâche. Alors, ce fameux courage, celui dont tu manques tant, c'est
moi qui l'aies eu, pour toi, pour nous.
Je me suis éloignée sans me retourner, tandis que le chagrin et la
déception me submergeaient et me chaviraient.
Ce n'est pas avec toi que je ferai le chemin, aurai des enfants , et
partagerai bonheur et chagrins.
Aujourd'hui, le temps est venu de te dire que je ne reviendrai pas.

Marine. »

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10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 10:13
Marine et la lettre de Jules..

Marine regarde le soir tomber et appuie son visage contre la fenêtre.
Sa bouche dessine un cercle de buée sous sa respiration sur la transparence
de la vitre. Une mèche rebelle sur les yeux qu'elle soulève en un souffle.
Elle pense à l'été qui se termine et à l'hiver qui bientôt viendra.
S'écartant de la fenêtre, sans bruit, elle serre dans sa main une lettre trop
froissée à force d'avoir été lue, plus qu'il n'en fallait.
Les mots s'entrechoquent et résonnent...

« Tu m'accuses de jouer avec toi, de te téléphoner mais de ne pas venir.
D'être trop absent et de t'oublier. Il faut que je te rappelle ce qu'est ma
vie pour que tu me pardonnes, s'il est bien vrai que je mérite des reproches... ».

( Oui, tu en mérites. J'ai mal. Tu me fais du mal! Comment peux-tu m'aimer ainsi?)

« Je crois t ‘avoir dit que je ne me sens pas prêt à larguer les amarres. J'ai besoin de
retourner au port quand je m'éloigne un peu... On ne sort pas indemne d'une vie
commencée il y a dix-huit ans.
Ce qui me retient chez moi, c'est l'histoire partagée que je ne pourrai plus
revivre ailleurs. Je ne peux pas faire comme si j'étais seul... ».

(Salaud, salaud, salaud!)

Les mots se bousculent dans la tête de Marine, écrasants, terribles. A cet instant,
elle voudrait hurler qu'elle ne veut plus. Que ce qui, à ses yeux, n'était pas un jeu
doit cesser, quitte à en mourir. Il a menti, a truqué le sens même de leur histoire,
en lui laissant espérer un meilleur dénouement.

« Quelques fois, la tentation est bien forte, crois-moi, de t'appeler, de te dire que
j'arrive, car ton absence ne me laisse pas indifférent. Mais venir pour repartir et
négliger ce qui importe ne me paraît pas la meilleure preuve de l'importance que
tu as pu prendre en moi.
Parfois, je vis un peu comme si tu devais me juger.
Crois-moi, quand il faut trouver la patience d'écouter, l'obstination de poursuivre,
la force d'entreprendre, c'est à toi que je pense, même si je ne le dis pas.

Je t'embrasse comme j'aime.

Jules. »

Marine regarde son reflet dans le miroir, pâle reflet. Le papier entre ses doigts ne
crisse plus pour avoir été plié et déplié maintes fois.
La jeune fille va poser un ultimatum à cet homme qu'elle aime si ardemment.
Il devra enfin faire un choix, prendre une décision sinon elle s'en ira.
Il est plus facile, lui semble-t-il, de quitter que d'être quitté.
Marine, étendue sur le lit, fixe le plafond blanc. Elle souffre à en crever, réprime
un sanglot. Elle n'a pas fini de pleurer.

 

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10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 10:11
Lettre de Jules...

« Chère Marine,

Je t'écris dès mon arrivée. J'y ai trouvé ta lettre, ta belle et longue lettre.
Je voudrais en écrire autant mais il est tard.

Ma femme m'a rejoint à Paris. J'aurais aimé aller à Amsterdam...

J'ai hâte que tes vacances en Grande-Bretagne s'achèvent car je pourrai te voir plus
souvent.

Je pense au moment où tu auras ton job. Ecris -moi et donne davantage de détails.

Mon souhait est de te retrouver très bientôt.

Je t'embrasse comme un soir que j'aime.

Une longue lettre à venir afin de te répondre.
Je suis triste.

Jules. »

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10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 10:01

Lettre de Marine ...

« Cher Jules,

Je me sens seule sans toi. Qu'est-ce que c'est long une semaine!
(et si jamais tu restes plus longtemps à Paris?).

Je pense à toi et me dis que la vie est si moche en ton absence. D'ailleurs, je hais
la campagne lorsque tu es loin, je la trouve déprimante, trop tranquille et sereine à
mon goût.
Je m'arme de patience en t'attendant. Envie de répéter ton prénom sans cesse, dans le
silence de la vie, silence de l'ennui.
Ce silence implacable, effrayant, pesant qui me brise.

Alors , je rêve à demain... Tu es à Paris tandis que je suis seule. Et ce temps, ce
fameux temps qui m'empêche de courir,d' aller plus vite pour me jeter dans tes bras éperdument...
Si tu savais combien il est difficile le chemin en ce moment.

J'aime Ton amour, et Prévert écrivait :
« Cet amour si beau, si fragile, si désespéré, si joyeux, si heureux et si dérisoire.. »
Il avait raison Jacques Prévert et j'aime à le lire et le relire.
Et j'aime les larmes de Prévert et son rire doux-amer.

Tu sais, je te laisse ta liberté, ta vie, ne demande que peu de toi, mais me donneras-tu « ce peu »?
Me laisseras-tu te connaître , te comprendre?

Demain, j'aménage dans mon nouvel appartement, et je commence mon job dans trois semaines.
J'espère qu'ils me conviendront tous deux.

Hier, j'ai vu des enfants jouer aux grandes personnes et j'ai eu envie de jouer à l'enfant.
Alors, j'ai jeté un coup d'œil autour de moi pour voir si personne ne me regardait.
J'ai sautillé sur un pied comme une gamine :
«  1- 2- 3- 4- Soleil!
5- 6- 7... Ciel, paradis?... Chut, C'est un secret. »

Je t'aime et t'embrasse comme tu aimes.

Marine. »

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