Assise,seule, les yeux rivés sur la mer
Elle se souvient des jours anciens
Du temps de la jeunesse si fière
De l'Aimé, du premier de ses bambins
Elle, svelte avec son port de reine
Déclinant sans fin bonheur et tendresse
Distillant ses baisers en chaîne
Joyaux de la vie délivrés en délicatesse
Les années ont passé laissant souvenirs
Les enfants grandis, la maison silence
Plus personne à cajoler et se languir
Perdue l'époque folle de l'effervescence
Lui, qui s' est claquemuré dans son monde
Ne s'aperçoit plus vraiment si elle vibre encore
Sous les cheveux blancs, oublie qu'elle fut blonde
Que les ans ont seulement bouleversé le décor
Alors, vers la mer aux teintes sublimes
Elle porte l'espace d'un instant son regard,
Dans sa douleur assurément légitime,
Tel un marin accroché à la lueur d'un phare
Texte librement inspiré d'une magnifique photographie de Doisneau