Face à la malice, aux insinuations
Se taire, s'immerger, se calcifier
Étouffer ses moindres inspirations
Se recroqueviller, se calciner
Aux reproches, aux réflexions
Se faire extrême violence
Que ne soient ombres frissons
L'humiliation et l'insolence
À la blessure, la tuméfaction
Ne pas riposter, s'enrouler
Sur soi et plus que de raison
Pleurer, de gris s'enrubanner
Garder au fond de son cœur
Le malaise comme excroissance
S'imbiber de toutes rancoeurs
Pour s'octroyer faveur silence
Se cloîtrer, toujours se dissimuler
Croupir en flaques de larmes
Ne plus pouvoir oser respirer
De crainte qu'encore vous désarme
Taire ses lèvres, taire son âme
Et dans le froid s'emmurer
Cloaques qui nous entament
Ne plus dire, rester muets
Plus rien, plus jamais de mots
Néant, absence prolongée
La lune au fond du caniveau
Fulgurances soudain jugulées