Je suis en colère ce soir, comme d'habitude, mais surtout ce soir.
Une sorte de ras-le-bol contre ce monde à l'envers,
Chamboulée par les injustices, les trahisons et les désespoirs
Qui habitent les Hommes de cette terre.
Je suis meurtrie par l'image de ces enfants faméliques
Ou ceux plus proches de nous encore, dans une tour voisine
Qu'ils vivent en Orient, en Occident ou en Afrique
Leur sort m'importe, m'insupporte, et me lamine...
J'ai écouté le discours à l'ONU d'une petite fille en colère
Venue du Canada, exprimer ses craintes et ses chagrins
Sur le devenir de cette terre; raconter ce qui la désespère
Comme avoir peur d'oser respirer, de se lever mâtin,
De ne plus savoir si demain les poissons existeront encore,
Si les libellules,les papillons et même les crapauds,
Les félins, les oiseaux, et toute cette immense faune
Lui seront à jamais offerts, en trésors, en cadeaux.
J'ai eu mal à l'entendre parler du haut de son jeune âge
De choses si graves, alors que seule l'innocence, la candeur , la joie
Devraient la caler en sourires, et non en terribles rages.
Son cœur lourd, ses reproches, sa quête, ses angoisses, tout cet émoi
M'ont transpercée de haut en bas, de gauche à droite, vrillée...
Alors je vous pose cette question qui me taraude sans cesse :
Devons-nous laisser aller la Terre sur ce chemin funeste?
Il est peut-être temps de réagir, de lancer des signaux de détresse!
Pour nos enfants, pour qu'ils soient dans le réconfort
Et non dans l'âpreté d'un jour sans soleil,
Faisons ce que nous devons sans penser que ce sont efforts
Juste préserver et laisser couler la lumière.