Angoisses qui approchent
Le noir trop pesant
Pour écrire en prose il faut
absolument avoir quelque
chose à dire ; pour écrire
en vers, ce n'est pas
indispensable.
Louise Ackermann
Un petit garçon
En larmes sous le préau
Apprend sa leçon
De changer la destinée
De cette France prostituée
Au profit des grands nantis
Et qui oublie ses sans-abri
Cette Marianne adorée
Sans cesse décriée
Et qui, à chaque remarque,
On fait taire à la matraque.
Aux urnes citoyens
Signez les pétitions
Qui feront de la nation
Votre monde de demain
Aux drames mitoyens
Dans mon joli pavillon
La faute à mon voisin
Qui a volé mes melons
Je vais changer de maison
Abdiquer ou bétonner
Des murs plus hauts que raison
Pour vol de cucurbitacées
Rêvons, rêvons à nos potagers
Qu'un arrosoir plus pur
Abreuve d'eau les rangées
De nos chers et coûteux légumes
Rageons rageons en tant que jardiniers
Que le drapeau se hisse
Allons allons ensemencer planter
Radis fraises en délices
Vae en bleu, moi en marron, mais est-ce besoin de le répéter?
La mère :
Tu ne m'aimes pas, tu es mauvaise
J'ai tant fait pour toi si tu savais...
Tu es méchante et cruelle,
Du chiendent, ingrate, trop révoltée.
Le père :
Ecoute ma fille, entre ta mère et toi
J'ai fait le véritable choix
Jamais je n'irai à son encontre
C'est ainsi, je suis son ombre.
La fille:
Elle pleure dans le couloir de la maison de retraite
Au bas des marches de l'escalier
D'avoir encore entendu les reproches de sa mère
Qui jamais ne reconnaîtra les soins prodigués.
La mère :
Tu cries, tu t'énerves, vois
Le mal que tu fais à ton père!
Tu n'es qu'une vilaine mégère
J'ai honte, si honte de toi!
Le père:
Il est assis, visage fermé, sur la chaise
Partagé, entre elles deux
Visiblement très mal à l'aise,
Pourtant, à son épouse il fait encore vœux.
L'infirmière à la fille :
Depuis combien de temps ce conflit?
La fille à l'infirmière:
Depuis toujours, c'est ainsi.
L'infirmière lui tend gentiment un mouchoir
Pour essuyer le parcours de ses larmes.
La jeune femme, le cœur au bord du désespoir
Reviendra chaque jour avec l'amour pour unique arme.
James Dean et La fureur de vivre
Marylin dans The misfists
Harold Lloyd, Bogart et Lauren Bacall
La love story écrite par Segall.
Le regard dingue de Nicholson
La tendresse émouvante de Charlot
Sir Laurence Olivier, Ford Harrison
Newman, Redford, la beauté de Garbo.
Les bizarreries d'Alfred Hitchcock
Les facéties de Laurel et Hardy
Les yeux de Taylor en mauve
Dustin Hoffman, Dean Martin et Jerry.
Grace Kelly et Cary Grant La mort aux trousses
Mel Gibson Mad Max en déroute
Meryl Streep et Le choix de Sophie
Spielberg et l'appel de E. T.
Fellini et la Strada
Avec le sourire de Giuletta
Dans la musique de Nino Rota.
Mastroianni, Vittorio de Sica.
Ciné d'art et essais, délaissé
Combien je t'ai aimé
Et comme le chantait Eddy
La séance est terminée, finie.
C'était un vieux cinéma de quartier
Où je passais des heures et des heures
Émerveillée dans l'obscurité
A regarder, éblouie, défiler les acteurs.
Dis moi à l'oreille
Paroles soigneusement protégées
Fardeau qui sommeille
Bleus à l'âme endommagée
Dis moi... Je saurai me taire
Promis, juré, craché,
Et d'entre tes mots extraire
La blessure cachée.
Reste l'inconnu (e) de l'équation
En chorégraphie littéraire,
Ta main toute au diapason
En rythme linéaire.
Eclairs, orage
Les arbres s'illuminent
En traits de foudre